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sidonie m'a dit.........

posté le 13-03-2009 à 10:02:32

nous n'avons plus de parent


Nous n'avons plus de parents !!!!....
C'est cette phrase prononcée par mon frère qui a concrétisé ce que je ressentais, là à ce moment précis où partagée entre une sorte de soulagement et un sentiment de vide absolu je cherchais à sentir, à ressentir l'effet sur mon corps de la profonde tristesse que je savais être là et qui ne se manifestait pas.
Nous avons plus de 40 ans et nous voilà orphelins... maman nous a quittés, 3 ans après papa...
Que restera-t-il d'eux si je n'écris pas ?... Peut-être est-ce présomptueux de ma part de penser qu'il me revient le devoir de raconter leur histoire, en tout cas celle que je connais, qui est un peu la mienne, celle que je me suis racontée.
A la lecture de mon récit d'aucun vous diront que les évènements ne se sont pas passés comme ça, que ma chronologie est fantaisiste, que j'ai inventé les détails, que mon naturel romanesque a pris le dessus sur la réalité, mais c'est ma vérité, cette légende familiale qui m'a construite et détermine ce que je suis, fomente mes rêves, mes espoirs et la passion que j'ai pour les histoires de « gens ».
Un chemin, difficile, compliqué, comme toutes les histoires d'amour qui s'est accompli pour moi, avec la chance extraordinaire que j'ai eu de pouvoir accompagné mon papa, puis ma maman jusqu'à leurs derniers souffles.
Papa, mon papa.... Depuis ma naissance un lien particulier existait très fort entre nous. Maman me racontait que lorsque j'étais un tout petit bébé papa quittait les répétitions à paris pour venir passer une heure avec moi à Meudon, puis repartait travailler. Tout au long de mon enfance et de mon adolescence je l'ai provoqué, j'ai exigé encore et encore des preuves de son amour, je l'ai testé en le blessant dans son amour propre, l'ai mis face à ses contradictions, à son tempérament colérique et inquiet. Jamais il ne m'a déçu, et je peux dire que je l'ai toujours trouvé là où j'avais besoin de lui. Je sais pourtant qu'il n'en était pas de même pour les autres qui l'aimaient. Papa était très enfant gâté, très égocentrique, très peureux, lâche quelquefois, peu enclin aux responsabilités. Il vivait sur une sorte de planète entre ses rêves, ses mises en scène, ses personnages, ses rencontres, dont j'étais la seule à ne pas pâtir.
Pour moi il était le papa idéal, beau, séduisant, drôle, brillant, cultivé, charmant, il passait du temps avec moi, me racontait des histoires merveilleuses, m'emmenait assister à des répétitions, à des essayages de costumes, à des soirées, voir Guignol le dimanche après-midi, il me couvrait de cadeaux, de câlins, il cédait à tous mes caprices, m'habillait comme une princesse et n'avait que des compliments et des mots doux à mon égard. Je me souviens avec une émotion intacte de tous les moments merveilleux que nous avons partagés, les journées qu'il me consacrait. Durant ces journées il n'y en avait que pour moi. Il m'emmenait chez le coiffeur, il m'achetait une robe et des chaussures, il m'emmenait déjeuner au restaurant, ensuite nous allions au cinéma, puis prendre un goûter dans une des meilleures pâtisseries de Paris, le soir nous allions au théâtre, puis nous dînions avec les comédiens, souvent nous allions boire le dernier verre dans un bar à la mode ou chez de copains. J'adorais ces soirées qui n'en finissaient pas où papa avec quelques whisky avalés, refaisait le monde avec de grandes phrases ou s'exaltait dans une polémique qu'il s'était amusé à lancer. J'avais 6 ans, je me délectais du regard que les autres lui portaient, de sa voix hypnotique qui charmait l'assemblée. Loin de comprendre tout ce qui se disait, je me laissais bercer en ayant le sentiment d'être la reine d'un monde d'adultes auquel les enfants de mon âge n'avaient pas accès. Pour ajouter à la saveur de nos escapades, nous rentrions très tard contre l'avis de maman qui ne manquait pas de faire un sermon à papa pour son irresponsabilité. Dieu, que je l'aimais ce papa.
Tout au long de sa vie, j'ai été dans ce lien avec lui. Bien sur il y a eu des tempêtes et des blessures, des affrontements, je l'ai haï, mais je suis toujours revenu à lui avec le sentiment profond que quelques soient nos différents rien ne pourrait jamais détruire l'amour que nous partagions.
C'est donc tout naturellement que moi devenue adulte, et lui un vieux monsieur, sentant que l'envie de vivre le quittait je suis allée le chercher chez lui et l'ai ramené à la maison. J'habitais loin de Paris où il était resté et mon angoisse était d'apprendre sa mort par les médias. Je ne supportais pas l'idée que la femme de ménage le trouve dans son lit un matin. C'était une idée compliquée à mettre en œuvre, il fallait déménager son appartement, régler tous les détails administratifs et l'installer correctement. Il n'a pas émit la moindre résistance, et j'ai appris deux ans plus tard qu'il avait écrit à ses amis, en quittant Paris, des lettres d'adieux annonçant qu'il partait « mourir dans les bras de ma fille. »
Deux années se sont écoulées, je me suis occupée de lui au jour le jour et j'ai vécu une expérience incroyable. J'ai l'impression d'avoir ouvert un passage dans ma tête et dans mon corps, comme si ces deux années avaient été une des clefs de mon âme.
Les tous premiers temps c'était très agréable, il était de bonne humeur, il était charmant avec mon compagnon et avec les enfants, il charmait mes amies, nous faisait des lectures de poème, rigolait facilement, tout allait bien.
Il n'en avait pas moins décidé qu'il était en fin de parcours.
Papa a toujours été hypocondriaque, dans la famille nous avions l'habitude de ne pas prendre au sérieux ses jérémiades à propos des multiples cancers qu'il avait « sûrement ! » Combien de fois ma mère avait du l'emmener à l'hôpital un dimanche après-midi ou à 3 heures du matin, juste pour qu'il entende un médecin lui dire qu'il n'avait rien !!!!
Il a eu comme maladie grave une grippe très violente qui l'a terrassé quelques semaines à l'âge de 46 ans. A 80 ans il jouait encore au théâtre avec une forme que beaucoup de jeunes comédiens lui enviaient.
Maintenant qu'il avait décidé que ça ne valait plus la peine de se battre ou même d'aller bien il est entré dans une sorte de dépression lente.
Au cours de cette transformation, j'ai découvert mon père, l'image de ce papa idéal a laissé place à l'homme. L'homme avec ses démons, ses bassesses, sa possessivité, sa jalousie et sa terreur... Ses croyances, ses remords...
Il a commencé à chuter, à avoir des vertiges, à avoir peur de sortir seul et je me suis mise à sa disposition. Il n'était bien que lorsque je m'occupais de lui et que de lui, dès qu'il y avait quelqu'un d'autre il boudait, restait silencieux ou envoyait des piques et des mots chargés de rancœur sur les autres, sur son métier, dès que je disparaissais de sa vue, il m'appelait au mépris de ce que je pouvais être entrain de faire. Il tenait des propos racistes alors qu'il nous avait élevés mon frère et moi dans le respect des différences avec de beaux discours sur la tolérance. Je me fâchais et lui disais que je ne tolèrerai pas qu'il dise ce genre d'idioties qui n'étaient que le reflet de ses peurs de parisien.
Je pense d'ailleurs que la grande ville pour une personne âgée qui se sent seule et vulnérable exacerbe la peur de l'autre entretenue par les politiques et les médias.
Il s'est arrêté mais il est devenu de plus en plus exigent et possessif, il en était arrivé à m'appeler de son portable sur mon téléphone fixe alors qu'un couloir seulement nous séparait et que je venais voir régulièrement si il avait besoin de quelque chose.
Malgré ça nous discutions beaucoup, il avait toute sa tête et il reconnaissait être vraiment infernal, il promettait de faire des efforts et recommençait dans les heures qui suivaient. Je ne peux pas dire que c'était l'effet de l'âge, parce qu'en fait tout ce que lui reprochaient mes frères, ma mère et d'autres, ressemblait à ce que je commençais à appréhender. Au fond de moi je savais qu'il était entrain de me jeter à la figure tout ce qu'il pouvait être mais dont il m'avait épargnée.
Chaque jour qui passait apportait son lot de surprises et la colère montait en moi, accompagnée d'une grande tristesse. Il me rendait la vie impossible mais rien ne me détachait de lui pour autant, mon couple se fragilisait, mes enfants ne me sentaient pas disponible, tout était compliqué, il ne fallait pas laisser papa seul trop longtemps, enfin tous les tracas que ceux qui se sont occupé de parents âgés connaissent.
Ce qu'il faut dire c'est quelque soit la mission dont on s'est investi, l'amour ou la reconnaissance que l'on a le quotidien est lourd usant et douloureux.
C'est une explosion de sentiments qui vont du plus tendre au plus atroce, on passe par tous les états. Il m'est arrivé de monter le soir dans ma chambre en larmes en souhaitant « qu'il crève ! » que ça s'arrête ! et là, tout reviens, tout ce qu'on a pas voulu voir : l'homme est l'homme ! Toutes les souffrances de ma mère prenaient corps, je comprenais ce qu'elle exprimait dans ses larmes, sa mauvaise humeur et je comprenais à quel point elle avait pu se sentir seule et oubliée de celui qu'elle aimait, ce qu'elle avait accepté et comment elle avait pu se sentir humiliée. Je comprenais les souffrances de mes frères dans la quête d'un père qu'ils n'avaient pas toujours trouvé. Je dessinais le parcours professionnel de mon père et trouvais les justifications de ses échecs ou de ses regrets. Ce qui était le plus frappant c'était son manque de décence en mourant il mettait de coté tous les codes de civilité, il voulait être le centre d'intérêt unique, sans aucune pudeur, il étalait ses pensées les plus basses, son corps fatigué, il se tenait comme un porc à table, il rotait, il pétait, crachait et disait toutes les méchancetés qui lui passaient par la tête.
Un jour, nous étions à table avec des amis et mon compagnon, notre invité demande à mon père si il est content d'être là. Papa répond que oui ça va et que je suis une fille formidable et qu'il a de la chance de m'avoir, notre ami lui dit :
- Et vous avez une chance inouïe d'avoir un gendre aussi gentil qui accepte que vous viviez chez lui.
- Oh oui il est gentil mais c'est un con ! lui répond mon père
- Ah ? mais reconnaissez qu'il est vraiment adorable
- Je vous dis que c'est un con.
Mon compagnon me jette un regard surpris et en colère.
Je dis à papa qu'il est fatigué et qu'il devrait nous laisser et aller se coucher, ce qu'il fait.
Le lendemain je vais voir mon père et je lui demande ce qui lui a prit.
Il commence par me dire qu'il ne voit pas de quoi je parle, puis il dit que c'était pour rigoler, puis il tente de m'expliquer pourquoi l'homme que j'aime est un con. Je me mets très en colère et je lui dit que je ne veux rien entendre de plus et que j'exige qu'il soit correct avec l'homme de ma vie que j'ai choisi et que si il ne lui plait pas ça ne changera pas ce que je ressens pour lui.
Evidemment l'ambiance à la maison était assez intenable à partir de ce jour là et papa n'a plus jamais mangé à table avec nous, je le faisais manger avant. Mon amoureux était très blessé, il appréciait plutôt mon père et supportait sereinement le fait qu'il m'accapare et ne faisait jamais de réflexion sur la place que papa prenait à la maison, mais là il était en colère. Les choses se calment doucement mon père fait un semblant d'excuses à mon amoureux qui décide de passer sur l'évènement en lui signifiant qu'il ne mérite pas ce mépris et que si il accepte sa présence à la maison c'est avant tout pour moi, qu'ils ont au moins en commun de m'aimer et que pour moi il doit faire un effort, ce que mon père approuve.
Peu de temps après, je rentre à la maison après le boulot un soir, et je vois tout de suite que mon homme est bouleversé, je lui demande ce qui s'est passé dans la journée pour qu'il soit dans cet état. Il me raconte que dans l'après-midi, il se trouvait dans le salon, et que papa est venu téléphoner à une amie dans la pièce à coté qui n'était pas fermée, que donc il profitait de la conversation sans avoir à tendre l'oreille. L'amie de papa lui avait sûrement demandé comment ça se passait depuis qu'il était à la maison et si il s'entendait bien avec son gendre, il lui répond:
Mon gendre ! Et bien je vais te raconter une histoire et tu vas comprendre, C'est l'histoire d'un type qui va chez le médecin, il dit docteur je vais très mal, je crois que j'ai un complexe d'infériorité.
Le médecin lui dit qu'il va lui faire passer des tests et que la semaine d'après il faudra qu'il revienne pour avoir les résultats. Le type passe les tests et revient la semaine suivante. Alors les résultats docteur ? Et bien lui répond le médecin, à la vue des tests je vous rassure vous n'avez pas un complexe d'infériorité, vous êtes inférieur.... Tu vois c'est tout à fait mon gendre....
Je pense ne pas avoir à faire de commentaire pour que le lecteur imagine la violence des propos de mon père pour quelqu'un qui ne lui voulait que du bien.
J'ai foncé dans la chambre de papa et j'ai hurlé. Je lui ai dit que je ne pouvais pas laisser passer une deuxième fois et que je ne pouvais pas accepter de voir traiter l'homme de ma vie de cette manière même par mon papa adoré.
A partir de ce jour là j'ai cherché une solution pour que papa soit près de moi sans rester à la maison.
Nous avons longuement discuté et nous avons convenu qu'il irait dans une maison de retraite....
Je n'ai jamais accepté l'idée qu'il m'ait poussé à choisir, ça résonnait dans ma tête comme lorsque l'on demande aux enfants : « Tu préfères papa ou maman ? » Il y a des choix impossibles qui déchirent le cœur et l'esprit et dont on ne se remet pas. Il fallait que je vive avec ça et que je continue à l'aimer malgré ma colère et ma tristesse...
Je l'ai emmené, l'ai installé et je suis venue tous les jours passer du temps avec lui. Il était docile et résigné et d'une grande douceur avec moi, il ne se plaignait pas, au contraire il trouvait sa chambre agréable et le personnel adorable mais son regard était éteint et je sentais qu'il glissait et je souffrais beaucoup. Chaque fois que je le quittais j'avais envie de pleurer et je devais ravaler mes larmes et j'essayais de ne pas faire supporter mon désarroi à mon amoureux pour que le départ de papa soit un soulagement et non une nouvelle épreuve.
Je voyais papa décliner de jours en jours, il n'était pas malade mais il se nourrissait de moins en moins et maigrissait tellement qu'il devenait un tout petit être fragile...
Un dimanche matin à mon arrivée à la maison de retraite, je trouve papa dans son lit, entouré de barrières le visage tuméfié et vaseux. Je demande aux jeunes femmes ce qui s'est passé, elle me disent qu'il est tombé pendant la nuit et qu'il n'a pas pu se relever et qu'il souffre du dos, que le médecin va passer dans la matinée.
Verdict quelques heures plus tard : il s'est brisé la colonne vertébrale.
J'ai le « choix » : On le transporte à l'hôpital à 60 km de chez moi où on lui fera des tas de radios et on le plâtrera en sachant très bien que ça ne fera que retarder de quelques jours ou on le laisse tranquille, je reste près de lui, on lui donne des calmants et on le laisse s'éteindre doucement comme une bougie....
Je m'installe dans sa chambre, on m'apporte un matelas, je ne le quitte plus et je préviens ma mère, mes frères et je lui parle, lui lit des poèmes, le caresse, lui tiens la main. Mon petit papa tout fragile...
Il est encore assez lucide et nous échangeons quelques mots et dès que je m'éloigne il m'appelle comme un petit enfant qui ne veut pas rester seul dans le noir. Il me demande de faire venir un prêtre... Je ne connais qu'un homme d'église mais il n'est pas en France pour le moment et je lui dis que ma belle mère qui est pentecôtiste propose de faire venir le pasteur. Dans un sourire il me dit que c'est un homme de Dieu, que ça lui ira très bien.
La semaine qui s'est écoulée ensuite a été magique, drôle, gaie, extraordinaire, comme un cadeau...
Le pasteur est venu le lendemain matin, un homme jeune, charpenté, solide qui respirait la joie de vivre, il était simple et rassurant, il s'est approché de papa, j'étais au pied du lit et je regardais intriguée la scène.... Ma belle mère tenait la main de papa, le pasteur parlait de Dieu et dans une sorte d'incantation il passait ses mains au dessus du corps de papa et à un moment il à crié : « Dieu vous libère, vous êtes libéré !!! ». A cet instant précis, papa s'est relevé comme dans une scène de l'exorciste, il s'est assis, malgré sa colonne vertébrale cassée et s'est mit à éructer comme s'il allait vomir et s'est recouché dans un geste sec. J'ai piqué un fou rire, je ne pouvais plus m'arrêter. Quand j'ai retrouvé mes esprits j'ai vu papa paisible et souriant, libéré, serein. Ce sourire n'a plus quitté son visage qui n'était plus ridé du tout, il était beau. Par moment il souffrait et son visage se contractait mais le médecin l'a mit sous morphine et il a retrouvé son calme. Ses propos ont commencés à être incohérents mais toujours très drôles et tendres. Il me disait qu'il était arabe et très jeune.
A partir de ce moment là je lui répétais sans cesse qu'il devait tenir bon jusqu'à l'arrivée de maman et de mon frère qui ne seraient là que le vendredi. Toute la semaine les copines se sont relayées auprès de moi et nous avons passé des soirées et des nuits extraordinaires près de papa qui nous entendait rire et raconter des histoires de filles... Il souriait et réagissait un peu à nos conversations. J'ai passé la semaine à lui dire combien je l'aimais et que je le remerciais pour tout ce qu'il m'avait donné, que je me souvenais de tous ces moments où il avait été là pour moi, que jamais je ne l'oublierais et que je lui pardonnais tout ce que nous avions vécu ces derniers mois, que j'étais heureuse de pouvoir l'accompagner dans son dernier voyage.
Cette semaine m'a parue légère et pleine d'amour, j'étais triste mais pas malheureuse, nous acceptions ensemble son départ et nous étions unis.
Je vivais sa dernière mise en scène et j'avais le rôle de la prima donna....
Le vendredi soir maman est arrivée vers 18 heures je les ai laissé se dire au revoir. Maman était mal en point, le voyage avait été pénible et sa santé était alarmante, une amie l'a emmenée se coucher et je suis restée avec papa. Mon frère est arrivé à minuit, je les ai laissé tous les deux et je suis rentrée chez moi pour la première fois depuis le dimanche précédent. A 3 heures le téléphone a sonné et mon frère m'a murmuré : « c'est fini ». Je les ai rejoint et nous sommes restés là près de papa comme abasourdis jusqu'au levé du soleil. Papa les avait attendus c'était le plus beau cadeau qu'il nous ait fait, il avait pu leur dire au revoir.
Il faisait tellement beau ce matin là le ciel semblait lavé, l'air était frais et la lumière vive.
Papa avait fait sa dernière révérence et avait quitté la scène.
J'étais triste mais pas malheureuse.....
En relisant ces lignes je me dis que si peu de mots pour cet extraordinaire passage, ne pourront jamais exprimer ce sentiment complexe entre le chagrin, la plénitude, le soulagement, le vide, et cette impression qui ne m'a plus quittée, d'avoir été là où et quand il le fallait.
J'avais accompli mon rôle de fille jusqu'au bout pour un papa que j'aimais et aimerais toujours avec ses qualités et ses défauts. Peut-être que le plus beau cadeau qu'il m'ait fait c'est de m'avoir permis de le détester et de le voir dans ses pires travers, ce qui m'a permis de supporter son départ et de comprendre qu'il n'était qu'un homme qui était de passage comme chacun de nous et non pas le dieu immortel et inaltérable que je m'étais fantasmé tout au long de mon enfance.

 


Commentaires

 

1. annielamarmotte  le 13-03-2009 à 10:28:54  (site)

Bienvenue.......

2. marco59  le 13-03-2009 à 11:01:33  (site)

moi nn plu je n'ai plu mes parents ma mere es parti kan javé 9 ans
et mon pere a 23 ans
courage

3. Lili-Rose  le 13-03-2009 à 11:32:00  (site)

Merci pour ce texte Sidonie, il est superbement bien écrit.
Bienvenue à toi et longue vie à ton blog

4. Bozu  le 02-11-2009 à 18:17:32

Remarquable... C'est vraiment ce qui se rapproche le plus du scénario idéal... Mais dans une famille élevée sur les planches, c'est peut etre assez normal que le destin ait tricoté quelquechose d'aussi théâtrale! (j'entends: d'aussi théatralement juste).
Bravo en tt cas, destin ou pas, c'est le genre de rendez vous que beaucoup de gens ratent... Le terme de "regrets eternels" révélant alors tt son sens...

5. Bozu  le 02-11-2009 à 18:44:41

PS: On visualise très bien la petite fille qui, du haut de ses 6 ans, escorte son héros de père dans les soirées parisiennes... Ca me fait penser aux Mémoires d'Alexandre Dumas. Il garde le même souvenir émerveillé de son père, un géant qui fut le premier -et ss doute le seul- général d'Empire noir: à l'occasion d'un voyage à Paris , Dumas père avait emmené son fils partout avec lui (théatre, receptions...) jusqu'au petit matin! Alexandre avait alors 3 ou 4 ans! Son père prenait manifestement les mêmes libertés avec les normes educatives que le tien... Ils ont bien fait.

6. Bozu  le 03-11-2009 à 08:45:03

PPS: c'est Philippe!... de ce weekend, rue Compans.

 
 
 
posté le 24-03-2009 à 09:49:57

maman

Maman, un autre personnage, une autre personne, un autre amour...
Maman, en plus de tout l'amour qu'elle a pu me donner m'a apprit à être...
Pas de mensonge, pas de compromission, pas de numéro de charme. Les mots, la structure de la langue, cette belle langue française qu'elle aimait tant. Elle disait toujours que la structure d'une langue et la rigueur avec laquelle on l'applique permet de structurer sa pensée et sa personne, qu'en cherchant le mot juste on rencontrait son moi juste, qu'il fallait toujours tendre à être au plus près de soi pour avoir la chance de s'aimer, que s'aimer soi même était la clef pour pouvoir aimer les autres, donc la vie. Ses paroles raisonnaient toujours comme des phrases essentielles de tolérance et d'acceptation de l'autre tout autre....
Paroles chrétiennes, dans une lecture très personnelle des évangiles, dont elle ne dégageait que ce qui donne de l'espoir en l'homme.
Femme de savoir, très instruite, passionnée d'histoire, d'ethnologie et de sociologie, elle aimait aussi Alexandre Dumas qui la faisait rêver et sa vérité se trouvait entre la justesse de l'information et les aventures romanesques, une petite fille qui croyait encore aux contes de fées et une femme qui acceptait que le monde soit cruel et difficile. Elle existait dans la reconnaissance de ses paradoxes affichés, assumés. Une pensée construite en constante évolution qui glorifiait l'amour de soi et des autres et un corps meurtri qui criait ses peurs, ses douleurs, ses manques, ses chagrins. Qui aurait pu penser en l'écoutant, ce qu'elle prônait pour les autres avec la conviction dont elle était capable, qu'avec elle-même elle était si rigide, si exigeante, si peu enclin au pardon.
La seule personne qu'elle n'ait jamais pardonnée : elle-même.
Une enfance entre l'amour d'un père idéalisé jusqu'à l'extrême, une mère dure et malheureuse en qui elle a toujours cherché une approbation, un environnement riche et luxueux, la société bourgeoise riche juive parisienne des années 30.... Et la guerre, les disparitions et la perte des privilèges...., les peurs, les chagrins...
Maman, toujours divisée entre deux mondes pouvait autant parlé de l'horreur de l'occupation, des gens qui disparaissaient, dont on apprenait l'arrestation ou pire, des jours où rentrant de l'école elle devait regarder à la fenêtre si sa mère avait attaché un foulard à la fenêtre pour la prévenir de ne pas rentrer que de l'insouciance des enfants , de l'énorme privilège qu'elle avait à ne pas mourir de faim, de ne jamais être seule et d'être au courant de tout ce qui se passait. Sa mère n'était pas très douée pour l'instinct maternel, mais sa plus grande vertu était de ne jamais prendre sa fille pour une imbécile et ne lui cachait jamais la vérité des faits, on ne faisait pas de cachotteries devant ou derrière elle.
Elle parlait du bonheur de l'année où sa mère l'avait envoyée à la campagne dans une famille amie dans laquelle elle avait trouvé des frères et sœurs et un instructeur raffiné, cultivé et excentrique.
Elle se souvenait avec délectation de sa petite enfance quand elle voyait défiler chez sa grand-mère le tout Paris intellectuel et fortuné de l'époque.
Elle était fille unique mais ses amis étaient sa fratrie, ce qui ne s'est jamais démenti, tout au long de sa vie elle est restée fidèle et aimante envers tous ses amis d'enfance et tous ses amis plus tard. Quand maman aimait c'était pour la vie.
Dans son enfance elle avait développé très tôt un goût pour les légendes et les belles histoires. Tout au long de sa vie elle a porté et raconté notre légende familiale. Ses récits ont bercés mon enfance, puis mon adolescence et m'ont accompagnés tout au long de ma route.
Nous sommes quatre enfants, aucun de nous n'a les mêmes versions de chaque évènement, mais nous connaissons tous une de ces versions. Aucun de nous n'a vécu la même histoire avec maman, comme si elle avait été une maman unique pour chacun de nous. Il y a quand même des traits retrouvés qui nous disent que c'était bien la même personne.
C'est bien Ma maman à moi que je vous livre et dont je peux parler, celle que j'ai aimée, avec qui je me suis battue, que j'ai testée, que j'ai bousculée, en ne perdant jamais de vue l'admiration et l'amour que je lui portais.
La légende pour moi commence avec la belle histoire qui parle de ma naissance et même de ma conception. Maman était très amoureuse de mon papa artiste dramatique surfant sur la vague du succès (rien de comparable aux émeutes que pouvait soulever le grand Gérard Philippe) mais tout allait bien.
J'étais désirée, j'arrivais dans un climat de joie, de tendresse et de fête. Maman allait accoucher dans une clinique agréable et son obstétricien était un de ses amis. C'est pourquoi je sais l'heure exact de ma naissance, le monsieur qui m'a mise au monde aurait dit à maman : 23H23 pour l'horoscope !
Maman se plaisait à me raconter que ma naissance avait été tellement douce et facile que lorsqu'on m'a posée sur son ventre elle s'était demandé si après une naissance comme celle là, elle aurait une relation particulière avec moi.
Dès la naissance je me voyais investie d'une charge d'amour !
Si j'ai l'air de m'en plaindre c'est un peu par ironie mais ce n'est pas toujours facile d'être à la hauteur d'une telle dose d'amour........
Maman n'était pas une « maman gâteau », en tous cas, ce n'est pas ce que j'ai retenu d'elle. Pourtant les premières années de mon arrivée, elle ne travaillait pas et très vite elle a attendu celui qui allait devenir mon petit frère, elle était donc disponible et toujours en état de grâce. Elle avait une allure de grande dame, un peu sévère, toujours très élégante et sobre, pas de maquillage, pas de bijoux voyants, les cheveux courts, les épaules carrées et la taille fine. Elle avait un port de tête de reine africaine et les plus jolis pieds qu'il m'est été donné de voir. Elle donnait une image « parfaite ». Elle ne semblait jamais céder à la panique, elle était efficace, maniaque, organisée, et s'activait en permanence. Elle cuisinait parfaitement, la regarder manger était un spectacle de bonnes manières, elle faisait le ménage parfaitement, le linge mis au sale le soir se retrouvait le lendemain lavé, repassé, dans les armoires, elle préparait des fêtes parfaitement, elle savait recevoir, et surtout quand enfin, elle posait ses fesses dans un fauteuil lors d'une soirée, elle pouvait parler de tout, elle avait lu des tonnes de bouquins, tout la passionnait, le théâtre, la littérature, la musique classique et contemporaine, la peinture, la sculpture, mais aussi la géopolitique, l'histoire, la sociologie, la philosophie, même les dernières inventions technologiques éveillaient sa curiosité, l'astronomie, le calcul et les mathématiques, tout, tout l'intéressait.
Le soir, elle trouvait souvent le temps de nous raconter, à mon petit frère et à moi, des histoires qu'elle inventait et dans lesquelles elle glissait des informations importantes, des messages qui ont forgés doucement en nous, ses enfants, une « Ethique de la Vie » Celle qu'elle pensait être juste.
Toute la base du concept de Vie pour maman était : Tendre au pardon absolu, à la tolérance totale en sachant que pour l'homme c'est impossible mais que le seul fait d'essayer nous permet d'être en paix.
Elle savait mieux que personne, ce que le chemin apportait de surprises, bonnes ou mauvaises.
Maman croyait en l'homme, elle avait choisi d'y croire.
Elle pensait qu'il n'y a jamais une vérité et qu'il faut accepter celle de l'autre.
Dans la confusion de l'occupation, les drames et les chagrins, sa famille était résistante, elle avait choisi son camp. Elle disait que peut-être le fait que les choix soient si clairs dans ces périodes de troubles, lui avait permis de passer le cap de l'adolescence si tumultueux bien souvent. Qu'elle avait acquis une force de caractère et une bonne dose d'optimisme puisque qu'ils avaient gagné.
Mais avec le recul elle pensait souvent à ce qu'elle aurait fait si elle avait été allemande à ce moment là.
Elle était juive et se demandait souvent comment elle aurait réagi si elle avait été palestinienne.
Maman croyait aux miracles des hommes mais acceptait qu'ils soient des hommes !
Aucun esprit de vengeance ne l'effleurait jamais. Quand elle aimait, elle fonçait de tout son être, sans calcul, sans attente....
Une vie consacrée à la réussite humaine de tous ceux qui l'entouraient.
Bien sur, dans cette frénésie et cette recherche d'absolu, il y a eu des défaites, des désillusions, des chagrins et des échecs. Elle n'a pas toujours fait les bons choix. Mes sœurs aînées, d'un premier mariage, vous diraient que la jeune femme de 20 ans n'était pas si aimante et si mystique.....
Mais ma maman à moi, avait 33 ans au moment de ma naissance !
Mon petit frère né l'année d'après était son petit dernier et son seul fils, elle a su à sa naissance qu'elle n'aurait plus jamais d'enfant. Le Messie était né.
J'étais la seule fille de mon père et il était le seul fils de ma mère.
Les premières années ont été délicieuses, des vacances de 4 mois dans des maisons que mes parents louaient en Bretagne ou dans le midi, plein de monde à la maison, des auteurs, des comédiens, des réalisateurs, des journalistes, un monde d'intellos barjots refaisant le monde jusqu'à 6 heure du matin, des Noëls magiques, avec l'arbre de Noël des artistes et la représentation du cirque « Jean Richard » au Cirque d'Hiver, le tout dans un petit monde sans tâche, qui discutait, riait et sentait bon la joie de vivre.
J'avais 6 ans en 68 et si je n'ai rien compris à ce qui se passait dehors, je voyais bien que la révolution se produisait dans mon petit paradis et que tout, tout allait changer.
Mes parents pris dans le tourbillon de leurs rêve d'humanisme et de démocratisation de la culture, se sont retrouvés à la tête d'une petite association de culture et théâtre, qui allait devenir cette énorme Maison de la Culture de Créteil.
En 70 nous avons quitté les beaux quartiers des Hauts de Seine et nous sommes venus nous installer à Créteil dans une cité HLM.
Mon frère n'a pas très bien vécu ce changement, je crois, mais moi j'étais très enthousiaste à tout changement.
Maman s'est mise à travailler comme une dingue, à 8 ans je préparais le déjeuner pour mon frère et moi, j'allais faire quelques petites courses en rentrant de l'école, mais le ménage était toujours impeccable, les repas toujours délicieux et le linge propre et plié dans les placards.
Maman travaillais en plus, et plus elle travaillais moins elle était aidée, faute de moyens. Des villas de luxes nous sommes passées aux colonies de vacances municipales.
J'adorais ça, c'est là que j'ai eu l'impression de découvrir le monde extérieur, avoir de bonnes relations avec les autres était ma seule préoccupation, et ça marchait plutôt bien. Maman ne me manquait pas trop et papa me réservait quelques moments privilégiés je créais mon nouveau monde.
Pendant que je grandissais maman travaillait de plus en plus et soutenait mon père dans toutes ses entreprises au sein de la maison de la culture. Les difficultés financières, les responsabilités et le besoin de perfection de maman, les trahisons de mon père ont eu raison de son caractère d'abord puis de sa santé.

 

 

 

 

 

 


 
 
posté le 25-03-2009 à 09:45:02

le quotidien

 


 

- Range ta chambre !

 Il est 18 heures, la journée n'est pas finie, le ménage n'a pas été fait depuis plus de 6 jours, qui l'aurait fait ? Elle n'a pas le temps ! Les journées sont difficiles, il faut se battre et trouver des solutions, des rendez-vous entiers à se justifier, à demander de l'aide ou de la patience, des réunions, des concertations des moments où il faut faire preuve de dynamisme et d'invention pour sortir de la crise. La CRISE ! ! ! Justement pourquoi cette crise ? Où en est-elle, qu'y fait elle dans cette crise ? Quel est son rôle dans tout ça ?....

-         C'est bien va au bain, s'il te plaît.

Bon, c'est pas tout ça, mais il faut ranger un peu et préparer le dîner. Quel casse tête, ce dîner ! Rapide, pas cher et nourrissant, mais pas encore des pâtes ! Ah ! mettre la table pendant que ça cuit....

-         Ne vous disputez pas ! Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Ah ! oui la crise ! c'est vrai que se passe-t-il ? Elle s'était fixé des objectifs, elle a lutté, elle s'est bagarrée, elle commençait à voir ses rêves se réaliser, il y a eu des réussites, des belles même et paf ! tout lâche ça ne fonctionne pas, où est l'erreur ? Il y en a une c'est sur, mais où ?

1°Elle est fatiguée. Les dernières années n'ont pas été de tout repos, elle a donné beaucoup de temps et d'énergie pour tenir son couple et mener à bien ses projets professionnels. Mais la réussite aurait dû effacer tout ça. Pourquoi la réussite n'a pas été totale ? A quel endroit du scénario a-t-elle infiltré la gangrène pour qu'elle s'immisce jusqu'à éclater au moment qui aurait dû être l'explosion ?

-         C'est prêt venez dîner ! dépêchez-vous je dois repartir travailler.

-         Oh non tu ne repars pas, je veux que tu restes à la maison !

-         Tu sais bien que le jeudi je vais travailler le soir, je ne peux pas rester, de toutes façons tu dors !

-         Oui mais moi je ne veux pas rester tout seul !

-         Tu n'est pas tout seul, il y a ta sœur et papa sera là.

-         Papa il n'est pas là !

-          

 

-         Il ne va pas tarder, je ne partirai pas tant qu'il ne sera pas rentré. Allez à table.

-         Oui mais moi, je veux que tu restes !

-         Arrête je vais encore me fâcher.

Toujours se justifier, se fâcher, Elle n'en a pas envie, ce serait tellement plus simple si une explication suffisait pour que les choses soient acquises. Mais ça n'est jamais comme ça.

-         Tu me liras une histoire ?

-         Si tu ne traîne pas, que tu manges et que tu vas te laver les dents sans que j'ai besoin de le répéter 12 fois, alors, nous aurons du temps pour que je te lise une histoire.

Elle est fatiguée, en fait ce soir Elle a envie de se coucher, heureusement quand Elle y sera l'énergie reviendra et Elle sera ravie d'y être. C'est chaque fois comme ça.

-         Maman tu m'écoute quand je te parle ?

-         Excuse-moi ma chérie, je suis un peu perdue dans mes pensées, tu disais ?

-         J'en ai marre ! C'est toujours la même chose ! Tu n'as pas le temps ou alors tu ne m'écoutes pas !

-         C'est vrai ma chérie, c'est injuste, mais je n'arrive pas à faire mieux, mais j'ai des bons côtés, non ?

-         Mouais !

-         Comment ça mouais !

-         Je rigole........

-         Bon allez à table !

C'est la trêve, l'heure du repas ! Elle s'assoit et elle rit en regardant les enfants faire les clowns. Ah ils ne sont pas des modèles de bonne tenue à table, loin s'en faut ! Mais tant pis, même si quelques fois elle est obligée de mettre le haut-là, c'est un moment qu'elle apprécie.

A peine le temps de le dire, c'est de nouveau la course, coucher les enfants et ne pas être en retard.... Et Lui il n'est pas encore rentré...

-         Mais qu'est-ce qu'il fout ?

-         Dis maman tu le aime papa ?

-         Oui mon chéri, c'est exactement ça, je le Hai..me !

C'est ça, Elle le hai..me, c'est ça qui ne va pas, une colère latente, une insatisfaction et cette conviction que pourtant c'est la VOIE. Elle est bien là où elle doit être.

Lui, il est beau, en tout cas Elle le trouve beau. Lui est gentil, très gentil comme un nounours tendre et câlin, mais Lui a la cruauté des enfants, ses colères l'aveuglent et le métamorphosent en une brute rugissante et menaçante. Elle a confiance et sait au fond d'elle qu'il ne dépassera jamais certaines limites et pourtant il lui arrive d'avoir peur. Et là tout bascule Elle le déteste d'avoir peur, Elle déteste le visage et le rôle qu'il lui donne. Elle lance comme une épée :

-         je vais partir !

Elle n'en pense pas un mot, Elle sait qu'elle a décidé de rester depuis longtemps.

L'épée atteint sa cible mais pas son objectif, Lui est blessé mais au mauvais endroit, il est fou de rage son orgueil est mis à mal. Et la lutte reprend inlassablement sans qu'aucune solution ne soit apportée. Les accalmies d'après la tempête sont délicieuses mais brèves.

 

 

-         tiens tu es là ? Bon ben, j'y vais ! A tout à l'heure.

-         Mouais ! A demain !...

-         Arrête !

Elle retrouve l'air frais, il fait noir, la voiture, la salle de répétition, elle lâche, il n'y a plus d'heure, plus de question, plus de téléphone, plus de justification, plus de cri, plus de larme, il y a l'imagination, les rires, la recherche, la mise en image du rêve, l'incarnation des personnages, la langue de Racine, la musique des vers, le THEATRE...  

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. annielamarmotte  le 29-03-2009 à 20:33:46  (site)

passage de marmotte tout doucement

2. INCONNUE  le 29-03-2009 à 21:10:42  (site)

merci à toi bonne suite bonne nuit

 
 
 
posté le 30-03-2009 à 12:37:01

le soleil

 

 

 

 Le soleil, le bonheur d'être....

retrouver le sourire, la fenêtre est ouverte et j'entends le chant des oiseaux et les croassements des corneilles derrière le son de la radio.

Il y a des bonheurs simples, même si tout tourne autour de nous comme un cyclone noir qui nous entraine trop souvent dans les angoisses et les difficultés quotidiennes, il y a des instants, des sourires, des parfums, des sons, des petites étoiles... pour tout le monde.

Ecoutez, respirez, souriez pensez à ceux qui vous aiment et ceux qui vous font rire...Inspirez, souriez....

Bonne journée et merci d'être passé 

 


 
 
posté le 30-03-2009 à 17:13:04

journée farniente

 

 

 

Impossible de travailler aujourd'hui, je flane au long des blogs et des pages internet....

Comme il faut que je fasse quelque chose d'utile quand même pour ne pas me sentir coupable je vais faire une belle et délicieuse tarte aux fraises....

Quand je suis dans cet état un peu morose et sans énergie je fais de la cuisine et ca me fait du bien. Le soir quand mon homme et mon fils se régalent je me dis que j'ai fait au moins un truc pour leur faire plaisir. Et demain je travaillerai deux fois plus!

 


 
 
 

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