VEF Blog

Titre du blog : sidonie m'a dit.........
Auteur : Sido-nie
Date de création : 13-03-2009
 
posté le 03-09-2010 à 22:53:40


Scène 9

Shéhérazade : Hassan ibn al-Sabah un riche érudit persan possédait un

                          immense palais construit comme une forteresse en haut

                          d’une colline qui avait la forme d’un chameau couché

                          appelée Alamut. Son palais avait été conçu selon les

                          descriptions du paradis du Coran, entouré de jardins

                          merveilleux aux fleurs rares et aux arbres couverts de

                          fruits délicieux. Des fontaines sculptées coulait une eau                                   claire et vivifiante. Des chants envoutants s’élevaient                             dans les airs et les parfums les plus subtiles enivraient                                   les promeneurs qui pouvaient se reposer à l’ombre.                                

                          Hassan possédait le plus grand harem de toute la Perse

                          et comptait les plus belles femmes vierges du continent.

                          Hassan qui avait étudié toutes les religions connues

                          jusqu’à lors, la philosophie antique et les sciences, avait

                          compris qu’il est facile de manipuler les êtres faibles et

                          pauvres. Il recruta une armée de très  jeunes gens très

                          pauvres et sans éducation qu’il n’eut aucun mal à

                          convaincre de le suivre en leur promettant de les nourrir

                          à leur faim et de les éduquer. Ce qu’il fit. Il leur apprît à

                          lire, puis ils étudièrent le Coran, la poésie, les

                          mathématiques , la stratégie et l’art de la guerre, ils

                          furent nourris et entrainés comme des athlètes, ils

                          devinrent les plus vaillants, les plus disciplinés et les

                          plus habiles des soldats.

 

Rashid : Quel maître ! J’aurais aimé rencontrer un tel seigneur moi qui

               n’ai rien et n’a jamais rien su !

 

Shéhérazade : C’est-ce que pensaient aussi ces jeunes recrues mais

                          écoute la suite.

 

Hassan : Jeunes hommes vous êtes devenus des hommes et de grands

                soldats, aussi pour parfaire  votre éducation je vais vous

                confier le plus grand des secrets, Le Secret ! Par la toute

                puissance d’Allah je suis le détenteur unique des clefs du

                paradis.

Ali : Oh grand Maître, pardonnes moi de douter de ta parole, mais

       comment cela serait il possible, seul Allah détient les clefs du

       paradis!

 

Hassan : En effet te voilà bien hardi d’oser douter de moi, mais ne t’ai-je

                pas appris que le doute est en chacun de nous aussi, je

                comprends ton questionnement et  vais-je te donner la

                preuve de ce que j’affirme. Tout ce qui est dans le Coran et les

                saintes écritures est réel c’est pourquoi rien n’est permis qui

                ne soit dicté par Allah lui-même et si tu remplis une mission

                pour moi je t’ouvrirais les portes du paradis pour une nuit et tu

                reviendras sur terre au lever du soleil.

 

Ali : Quelle est ma mission, Grand maître, je brûle de te satisfaire…

 

Hassan : Vous irez tous si vous remplissez la mission, comme ça

                personne ne pourra douter de mon pouvoir ou des saintes

                écritures. Comme je suis magnanime, la mission n’est pas très

                difficile, il suffira de prouver votre courage et votre résistance,

                je vous laisserais dans le désert, à quelques lieues d’ici et

                vous devrez rentrer au camp d’entrainement sans eau et sans

                boussole avant le coucher du soleil. Vous partirez demain à

                l’aube.

 

Ali : Merci Grand maître, que ta bonté et ta puissance soient vénérée,

       qu’Allah te protège.

 

Hassan : Bien maintenant allez vous restaurer et allez vous coucher, il

                faut que vous soyez en forme pour demain, je viendrais vous

                chercher au premier rayon du soleil, soyez prêts.

 

Shéhérazade : Ce qui était dit fut fait. Le lendemain matin les soldats de

                          Hassan furent laisser en plein désert, sans boussole et

                          sans eau et les soldats revinrent exténués menés par Ali

                          aux portes du camp avant le coucher du soleil. Hassan

                          les accueillit avec de l’eau et une sorte de confiture qu’il

                         leur donna sous prétexte de leur redonner des forces tant

                         ils étaient épuisés. Puis il leur dit d’aller se laver et d’aller

                         se coucher.

 

Rashid : Et la promesse de Hassan ? Personne ne protesta, même pas

               Ali ?

 

 

Shéhérazade : Les pauvres soldats étaient bien trop fatigués pour

                         demander quoi que ce soit , ils avalèrent la confiture

                         burent des litres d’eau se lavèrent et s’étendirent fourbus.

                         Mais tu as raison , Ali, sans doute le plus malin et le plus

                         curieux d’entre eux fit semblant de manger la confiture, il

                         trouvait bizarre cette pâte qui sentait très fort et qui

                         piquait la langue, mais il ne dit rien de plus et alla se

                         coucher comme les autres. Il avait du mal à trouver le

                         sommeil tandis que ses compagnons dormaient tous à

                         point fermé.

                         Au bout de quelques minutes seulement, on vint chercher

                         les soldats, on les transporta endormis au sein de la

                         citadelle d’Alamut, qui je te le rappelle était en tout point

                         semblable au paradis décrit dans le Coran. Ali qui faisait

                         semblant de dormir observa du coin de l’œil le trajet et se

                         repéra aux étoiles pour marquer le chemin.

 

Rashid : donc, si je comprends bien la confiture avait bien quelque

               chose de spécial, elle avait plongé les soldats dans un sommeil

              profond, de manière à ce qu’ils ne se réveillent pas pendant le

              trajet.

 

Shéhérazade : La confiture n’était autre que de la confiture de haschich,

                         une plante aux effets hallucinatoires légers et qui sur leur

                         grosse fatigue les avaient endormis.

 

Rashid : Que se passa-t-il une fois arrivés au palais ?

 

Shéhérazade : Les plus jolies femmes du harem réveillèrent les soldats,

                         dansèrent pour eux et leur offrirent leur virginité. Les

                         soldats étaient encore embrumés par les effets de la

                         drogue étaient comme dans un rêve et vécurent les plus

                         beaux moments d’extase de toute leur vie.

 

Rashid : Et Ali, que fit-il ?

 

Shéhérazade : Il joua la comédie jusqu’au bout et profita en toute

                         conscience de cette merveilleuse nuit qui lui était offerte.

                         Juste avant le lever du soleil les soldats totalement

                         épuisés s’endormirent de nouveau et on les ramena au

                         camp.

 

 

 

Rashid : Et ils ne se rendirent compte de rien ?

 

Shéhérazade : Non de rien. Plus tard dans la matinée ils se réveillèrent

                         et Hassan vint les voir.

 

Hassan :  Alors ne vous avais-je pas promis de vous emmener au

                 paradis une nuit, n’était-ce pas merveilleux ?

 

Les soldats :  Merci maître, nous avons vu et touché le paradis, Allah est

                      grand et tu es son prophète, commande !  Nous t’obéirons !

 

Hassan : Ce jour est un grand jour ! Vous savez maintenant que le

                paradis existe et que j’en détiens la clef ! Quiconque mourra

                pour moi ira directement au paradis pour l’éternité, à présent

                vous n’aurez plus peur de mourir si c’est moi qui vous

                l’ordonne!

 

Les soldats : Allah Akbar ! Allah Akbar !

 

Rashid : Et  Ali continuait à faire semblant ? Mais lui il garderait sa peur

               quand il serait obligé de mourir pour son maître, tu vois

               Shéhérazade c’est terrible des fois la vérité!

 

Shéhérazade : Ali était malin et ses nouvelles connaissances en matière

                         de manipulation allait lui servir, bientôt il deviendrait le

                         conseiller et même l’héritier d’Hassan qui était heureux

                         de pouvoir partager son secret, car le pouvoir et le secret

                         enferment dans la solitude…. Le grand secret qu’Hassan

                        avait découvert au long de tous ses voyages et de ses

                        études c’est que « Rien n’est vrai et tout est permis »

                        mais que les hommes ne savent que faire de ces

                        libertés !!!

 

Rashid : Shéhérazade, je ne veux plus t’écouter ! Je vais mourir et tu viens

              me dire qu’il n’y a pas de paradis pour moi ! Que tout ça c’est

              l’invention des hommes pour manipuler les autres ! Qu’est-ce que 

              je deviens moi dans tout ça ! Et pourquoi devrais-je te croire toi

              plutôt que tout ce qui m’a été enseigné jusque là ?

 

Shéhérazade : Je te raconte une histoire c’est tout ! Si tu veux la croire

                        c’est ton choix, si tu préfères croire au paradis tu as le droit,

                        et jamais je ne te dirais que tu as tort. Je ne te dirais pas

                        non plus ce que je crois.

 

Rashid : Pourquoi, Je suis perdu, dis moi ce que je dois croire !

 

Shéhérazade : Surement pas ! Comme tu le dis tu vas mourir et le plus

                        beau cadeau que tu puisses te faire c’est de retrouver ton

                        libre arbitre, penser par toi-même, face à la mort tu ne peux

                        plus tricher et chercher à penser ce qui est bien ou ce qui

                        t’arrange le plus, cherche dans ton cœur et tu sauras ce que

                        tu crois et si tu ressens la présence de Dieu en toi ou pas !

                       Je ne détiens pas la Vérité, j’écoute de belles histoires et j’  

                       invente la mienne !

 

Rachid : Je suis troublé et ça tourne dans ma tête, ma peur revient et je ne

              sais plus quoi penser…. Laisse-moi !

 

Shéhérazade : Tu n’auras pas le temps d’y réfléchir, le jour se lève et c’est

                         bientôt l’heure de la quatrième épreuve. Je t’offre ce poème

                         que tu improviseras en musique et tu toucheras le cœur du

                         Maharajah et celui de la princesse….

 

 (Les poèmes seront choisis par les élèves)