Scène 7
Shéhérazade : Qu’Allah soit remercié; tu es sain et sauf ! Comment te
sens-tu ?
Rachid : Je me sens fort et en pleine forme, devant le génie ma peur
s’est évanouie, quand j’attendais devant la grotte je tremblais et
n’arrivais plus à penser, alors j’ai prié pour me donner du
courage et j’ai repensé à tes histoires et j’ai imaginé que le
Génie n’existait pas vraiment et qu’il était sorti d’une de tes
histoires et quand je me suis retrouvé face à lui je l’ai vu tout
petit. Il avait la bouche encore pleine des restes de mes
compagnons qu’il avait dévorés. Je me suis planté devant lui
avec assurance et lui ai dit : Comment pourrais-tu me dévorer
alors que ta bouche est encore pleine, et sais-tu que si tu ne
prends pas la peine de mâcher et de digérer ce que tu viens
d’avaler je vais faire une grosse boule dans ton estomac et tu
mourras dans d’atroces douleurs.
« Je ne mange que les pleutres et tu te permets de me donner
des leçons qui es-tu pour oser me parler de ma mort ? » m’a-t-il
répondu. Et je crois qu’il a peur de la maladie car du coup il
m’a laissé partir en me priant d’emmener avec moi les autres
compagnons qui attendaient leur tour, je crois que mes propos
lui ont donné une sacrée indigestion!
Shéhérazade : Je savais que tu trouverais le courage et que ton
ingéniosité te sauverait!
Rashid : Je voulais connaitre la fin de l’histoire des trois sœurs…. Alors
qu’est-il arrivé à Djamila ?
Shéhérazade : Grâce aux lettres de Djamila, Fatima, aidée de sa sœur,
ont impliqué les femmes dans la gestion du
royaume et convaincu leur père de laisser plus de liberté
aux femmes et de les laisser choisir leur époux.
Rashid : Incroyable!
Shéhérazade : Malheureusement la nouvelle s’est répandue dans les
royaumes environnants et les princes de ces contrées
ayant peur de perdre leur pouvoir ont enfermé et voilé les
femmes pour qu’elles ne puissent pas se regrouper et
mettre en danger l’ordre établi par les hommes…. Les
femmes depuis ce jour ont maudit Fatima et ses sœurs
et pour se venger ont incité leurs princes à faire la guerre
à ce roi trop lâche pour résister aux femmes. Le roi fut
vilipendé en place publique et on lui fit couper la tête par
une femme pour montrer à la population que les femmes
étaient aussi cruelles que les hommes.
Rashid : Je n’y comprends plus rien, je pensais que c’était bien d’avoir
donné des responsabilités aux femmes….
Shéhérazade : Ce qui a amené la guerre et la destruction ce n’est pas
d’avoir donné des droits aux femmes c’est la peur des
hommes de tout ce qui change et qu’ils ont l’impression
de perdre, sans chercher à savoir ce qu’ils pourraient y
gagner.
Rashid : Rien ne peut changer alors!
Shéhérazade : Quand les graines sont semées il finit toujours par sortir
une petite pousse et si quelqu’un de courageux va
l’arroser elle fera un grand arbre qui fera de nouvelles
graines, rien ne sert à rien.
Rashid : Peut-être que le Génie maléfique ne dévorera plus les couards
de peur d’être malade…..
Shéhérazade : Peut-être qui sait ? Tu devrais dormir un peu quand le
jour va venir tu auras la troisième épreuve et c’est une
épreuve d’adresse, si tu ne t’ai pas reposé tu échoueras.
Rachid s’allonge et pose sa tête sur les genoux de Shéhérazade on entend la musique au loin….